Professionnels

Les différents domaines en soins infirmiers et leur nombre

788 000. C’est le nombre d’infirmiers inscrits à l’Ordre en France en 2023. Derrière cette statistique massive se cache un puzzle de spécialisations, de parcours et de domaines, bien plus nuancé que ne le laisse croire le chiffre officiel des filières reconnues.

Sept spécialisations validées par l’État, selon le Conseil national de l’Ordre des infirmiers : voilà la façade officielle. Mais derrière cette liste, la réalité du terrain déborde de nouveaux domaines, de compétences acquises au fil des expériences et de formations complémentaires qui s’inventent chaque année. Les frontières sont mouvantes, les intitulés changent, et, au bout du compte, ce sont les besoins du terrain qui dictent la cadence.

Des filières entières restent dans l’ombre, alors même que les besoins explosent. L’accès ? Parfois sur concours, parfois sur dossier, parfois après des années à faire ses preuves. L’offre de formation s’adapte à la vitesse d’évolution du système de santé, et chaque nouveau défi sanitaire pousse les établissements à inventer de nouveaux parcours, de nouveaux stages, de nouvelles expertises.

Panorama des domaines en soins infirmiers : une diversité souvent insoupçonnée

Les domaines des soins infirmiers ne se limitent plus à l’hôpital. Les compétences s’exercent aussi bien dans la chambre du patient que dans les bureaux de la gestion, de l’éducation à la santé ou de la recherche. À Paris, Strasbourg ou Clermont-Ferrand, les structures ont chacune leurs urgences : ici la réa, là les soins palliatifs, ailleurs la coordination de parcours complexes.

Le métier d’infirmier est une mosaïque : technique, relationnel, organisation, tout s’y mêle. Du poste en clinique à la coordination des soins, les possibilités s’élargissent. La gestion des soins infirmiers s’étend à l’encadrement, la formation, la logistique : autant de missions qui donnent au cadre de santé un rôle pivot.

Pour mieux saisir cette diversité, voici les principaux secteurs où les infirmiers exercent aujourd’hui :

  • Soins aigus : réanimation, urgences, blocs opératoires
  • Soins de longue durée : gériatrie, soins palliatifs
  • Pratique avancée : infirmier en pratique avancée (IPA), coordination pluriprofessionnelle
  • Prévention et santé publique : santé scolaire, éducation thérapeutique

La fiche métier ne s’arrête plus au lit du patient. Aujourd’hui, les domaines soins infirmiers incluent la recherche clinique, les réseaux de santé, ou encore l’enseignement. Le système de santé français fait émerger de nouveaux champs d’action, légitimant davantage encore la place des infirmiers aux côtés des autres professionnels de santé.

Quelles spécialisations pour les infirmiers et combien en existe-t-il vraiment ?

Le champ des spécialisations en soins infirmiers s’est considérablement élargi ces dernières années. En France, trois titres reconnus structurent cette galaxie : infirmier anesthésiste (IADE), infirmier de bloc opératoire (IBODE) et infirmier puériculteur. Ces spécialisations s’obtiennent après le diplôme d’État, illustrant l’exigence accrue en matière de prise en charge.

L’apparition de l’infirmier en pratique avancée (IPA) a chamboulé l’échiquier. L’IPA intervient sur prescription médicale, suit les patients atteints de maladies chroniques, coordonne les parcours, accompagne l’éducation thérapeutique. Près de 3 000 infirmiers ont déjà décroché ce diplôme, preuve du dynamisme de cette filière.

Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Outre les trois spécialisations historiques, d’autres domaines s’ouvrent : recherche clinique, santé au travail, santé scolaire, gestion des risques infectieux… Ces expertises, souvent validées par des diplômes universitaires ou des certificats, complètent la palette d’intervention.

Pour donner un aperçu chiffré de cette diversité :

  • 3 spécialités reconnues par un diplôme d’État : IADE, IBODE, puéricultrice
  • Près de 3 000 infirmiers en pratique avancée
  • Nombreuses spécialisations complémentaires : recherche, santé publique, gestion des risques…

Le domaine des soins infirmiers n’a jamais cessé de s’élargir, porté par les mutations du secteur de la santé et par la volonté de renforcer les compétences des soignants auprès des patients.

Jeune infirmier aidant une personne agee en fauteuil

Se lancer dans une spécialisation : formations, prérequis et conseils pour bien choisir

S’orienter vers une spécialisation en soins infirmiers ne se limite pas à une démarche académique. Il faut s’interroger sur ses envies, ses aptitudes, mais aussi sur ce que le métier exige sur le terrain. Première étape : intégrer un institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Trois ans d’études, le diplôme d’État infirmier en poche, et la porte des domaines spécialisés s’ouvre.

Chaque spécialisation impose ses propres critères : concours d’entrée, expérience clinique, parfois même une résistance physique et psychologique éprouvée. Les formations, accessibles sur tout le territoire, durent de douze à vingt-quatre mois. Pour devenir infirmier anesthésiste ou infirmier de bloc opératoire, il faut, par exemple, deux ans d’expérience en structure hospitalière avant même de postuler.

Voici un aperçu des principales formations, de leur durée et des modalités d’accès :

Spécialisation Durée de la formation Accès
Infirmier anesthésiste (IADE) 24 mois Expérience exigée
Infirmier de bloc opératoire (IBODE) 18 mois Expérience exigée
Puéricultrice 12 mois Diplôme d’État infirmier
Infirmier en pratique avancée (IPA) 24 mois Diplôme d’État infirmier

Le diplôme d’État infirmier bénéficie d’une reconnaissance européenne, facilitant la mobilité et l’accès à des spécialisations dans d’autres pays. Pour bâtir un parcours cohérent, il est recommandé de cibler ses besoins en pratique clinique, de se rapprocher de l’Ordre des infirmiers pour obtenir des informations actualisées, et de multiplier les stages immersifs. Rien de tel pour confronter le projet à la réalité du métier.

Dans ce paysage mouvant, chaque choix dessine une trajectoire singulière. Demain, de nouveaux domaines naîtront, d’autres se transformeront. À chaque infirmier d’écrire la suite, là où le besoin appelle et où l’envie porte.